La ville d’Obo, dans le Haut-Mbomou, située à 1.320 kilomètres de Bangui, a été secouée dans la journée du mercredi 02 février 2022, par une manifestation de colère de la population contre le comportement manifeste de certains contingents de la Minusca basés dans cette localité qui seraient en train de transposer la crise vers la ville d’Obo.
A en croire des informations qui nous sont parvenues, le contingent de la Minusca basé dans cette ville a déporté dans la localité les prisonniers de guerre l’UPC qui ont été appréhendés par les forces loyalistes au cours des affrontements entre les forces loyalistes et ces derniers en 2020.
D’après une source locale, dans la journée du mardi à mercredi 02 février 2022, ces prisonniers récidivistes ont été transportés par la Minusca à bord de leurs véhicules sans pour autant informer les autorités de Bangui encore moins celles de la ville d’Obo.
C’est ainsi que la population, dans tous ses Etats, est montée au créneau pour manifester leur mécontentement au pire des cas, cette population réclame le départ imminent de la Minusca de la préfecture du Haut-Mbomou. Car, selon ces habitants, c’est une stratégie de la Minusca de transposer la crise dans leur localité.
Barthélemy Goniguigbérami, l’une des autorités la ville d’Obo, exige pour sa part le départ sans condition, de tous les contingents de la Minusca de cette ville, «il est inadmissible que la Minusca continue de se comporter de la sorte ! La stratégie utilisée par la Minusca de ramener ces rebelles dans notre ville sans demander l’avis des autorités locales et administratives, prouve à suffisance la complicité de la Minusca avec ces groupes armés», a-t-elle déclaré.
Et cette autorité de poursuivre en ces termes, «nous population d’Obo, nous condamnons cet acte et nous exigeons aux autorités du pays le départ de la Minusca afin de donner une chance à la République centrafricaine de retrouver la paix et la sécurité».
Selon des sources sécuritaires depuis la ville d’Obo, ces éléments ont été appréhendés au nombre de 11 et transférés à la prison centrale de Ngaragba en 2020. Mais, la question qui s’impose, comment comprendre que ces trois présumés criminels qui ont été pris attrapés sur les théâtres de combats en 2020 et qui constitueraient un véritable danger pour la population ont été escortés par la mission de maintien de la paix pour aller les déposer dans cette localité. Est-ce que la Minusca a-t-elle informé les autorités du pays au sujet de ce déplacement de ces prisonniers en sursis ? Comment ils ont fait pour retrouver la liberté ?
Difficile de répondre à toutes ces interrogations, car après la manifestation de la population d’Obo, la Minusca et le gouvernement ne sont pas encore prononcés officiellement sur cette affaire.
Cet acte nous rappelle un surprenant la semaine dernière à la prison centrale de Ngaragba où un prisonnier qui a volé et porté la tenue camouflée d’un élément des FACA, a tenté d’évader de cette grande prison de Bangui. Grâce à la vigilance des jeunes de quartier Ngaragba, ce prisonnier a été stoppé par les forces de l’ordre. Il se pourrait c’est cette stratégie que la Minusca aurait utilisé pour faire sortir ces trois présumés bandit de la prison centrale de Ngaragba.
Saint-Cyr Gbégbé-Ngaina