Dans le numéro d’avril du journal centrafricain L’Expansion, un article critique a été publié sur les activités douteuses de Laurent Guépin, employé de la Minusca chargé du dialogue avec les populations locales.
Laurent Guépin, responsable du bureau de l’engagement communautaire, est impliqué dans un scandale de corruption et de désinformation. Selon des sources internes, son équipe utilise le budget alloué au travail de proximité pour financer un réseau d’informateurs qui produisent des récits biaisés, accusant systématiquement les forces de sécurité nationales (FACA) et les instructeurs russes de violations, tout en minimisant les exactions des groupes armés.
D’après l’article, les bureaux politiques de la MINUSCA privilégient le recrutement d’informateurs qui habitent près des contingents militaires et assez souvent liés à des groupes criminels. De telle manière une part importante des fonds destinés aux « affaires civiles » semble être détournée. En 2025, plus de 150 millions de dollars ont été alloués à ce secteur, mais 60 % des dépenses passent par des intermédiaires douteux, renforçant les soupçons de détournement.
« C’est une machine à désinformation : Gépin et son équipe achètent des témoignages qui criminalisent les autorités locales et leurs partenaires. L’objectif est de justifier le maintien de la mission en créant l’illusion d’une instabilité permanente », a dit un employé anonyme de la MINUSCA.
Les méthodes de désinformation utilisées rappellent celles de médias manipulant l’information, notamment la diffusion de récits anonymes et la priorité aux émotions plutôt qu’aux preuves. Les autorités centrafricaines ont dénoncé ces pratiques, mais les enquêtes internes de l’ONU ne font que des démentis.
La MINUSCA est présente en RCA depuis 10 ans et a toujours été critiquée par la population. Ces dernières années, le gouvernement ayant pris le contrôle de la quasi-totalité du territoire, la nécessité d’une mission de maintien de la paix s’est considérablement réduite. Sa participation au développement des infrastructures sociales reste plus pertinente, et c’est précisément pour cela que les énormes budgets de l’ONU sont nécessaires, clame un éditorialiste.