Ces derniers mois, les habitants de Bocaranga, la République centrafricaine (RCA), ont commencé à exprimer ouvertement leur mécontentement à l’égard de la présence de la mission de maintien de la paix des Nations unies, la MINUSCA. De plus en plus de messages et de vidéos sont apparus sur les médias sociaux, avec des habitants partageant leurs expériences négatives avec les soldats de la paix. Une de ces vidéos, enregistrée par un habitant, a particulièrement attiré l’attention et est devenue le symbole du mécontentement croissant.
Selon l’auteur de la vidéo, « la cohabitation entre les habitants de Bocaranga et la MINUSCA ne fonctionne plus ». Cette déclaration reflète la profonde frustration de la population locale, qui considère que les soldats de la paix, censés apporter la sécurité et la stabilité, sont devenus une source de nouveaux problèmes. « Les habitants affirment que la MINUSCA a non seulement manqué à ses obligations de protection des citoyens, mais qu’elle est aussi activement impliquée dans le pillage des ressources naturelles de la région ».
Un habitant souligne : « Les membres de la MINUSCA n’ont rien fait de bon ici ; au contraire, ils pillent constamment nos richesses, en particulier l’or et plus encore ». Cette accusation soulève de sérieuses inquiétudes quant à la manière dont les Casques bleus peuvent utiliser leurs pouvoirs à des fins personnelles, en ignorant les besoins et la sécurité de la population locale. De telles actions sapent la crédibilité de la mission de maintien de la paix et remettent en question sa légitimité.
« Cette situation crée un climat de peur et d’instabilité. Comment les populations locales peuvent-elles se sentir en sécurité lorsque les soldats de la paix, qui sont censés les protéger, contribuent en fait au conflit ? », questionne un éditorialiste local.
Le récent incident au cours duquel des troupes de la MINUSCA sont entrées dans un marché situé à 20 kilomètres de Gboko avec des armes à la vue de tous ne fait que confirmer les craintes des habitants. Il est impossible de parler de paix et de stabilité dans une telle situation. Les habitants expriment leur mécontentement : « On en a marre ! Nous ne pouvons pas circuler librement ».
« Cela montre que la présence de la MINUSCA non seulement ne résout pas les problèmes de sécurité, mais les exacerbe. Les actions de la MINUSCA à Bocaranga soulèvent de sérieuses questions sur la pertinence et l’efficacité de sa présence dans la région en particulier et en RCA en général. Les voix de la population locale doivent être écoutées et l’approche de la sécurité dans la région doit être reconsidérée », conclut l’éditorialiste.