Le jeudi 17 février 2022, s’est tenue dans l’une d’exèdre de la salle de conférence du Complexe Sportif Barthélemy Boganda, une Table Ronde relative à la «violation des droits de l’Homme, crimes commis par des soldats de la MINUSCA en République centrafricaine». Ce grand rendez-vous a regroupé des avocats, des personnalités et des professionnels des médias.
D’entrée de jeu, le modérateur de débat, Dr Kévin Yabada, dans son mot introductif, a retracé les différentes failles de la MINUSCA, tout en mettant un accent particulier sur certains dérapages de plusieurs contingents de la MINUSCA qui ne cessent d’outrepasser leur mission en toute impunité.
Cependant, en poursuivant son message, Dr Kévin Yabada, a rappelé à l’assistance l’importance de son cabinet qu’il a la charge, qui est celle de sensibiliser, d’écouter, d’accompagner, de leur favoriser l’accès à la justice, de les assister gratuitement dans toutes les matières juridiques, ainsi que de fournir aux victimes les mêmes services que dans le cadre d’une aide juridique payante.

Celui-ci n’a pas raté l’occasion de relever plusieurs cas de violation de mandat de la MINUSCA en mettant un accent particulier sur le village Boyo où la semaine dernière, des informations font la une des médias nationaux et des réseaux sociaux, relatent que des contingents de la MINUSCA ont prêté main forte aux groupes de bandits, notamment ceux de l’UPC qui font la peur et la désolation au sein de la population centrafricaine.
Le deuxième intervenant, Stanislas Kokota Dobi, Coordonnateur de l’Association Töngölo Ti Bê Afrika, a pris la parole pour faire la genèse de la MINUSCA depuis son arrivée en République centrafricaine depuis 2014. Selon ce dernier, «la présence de la MINUSCA ne fait qu’empirer la situation sociopolitique dans le pays et les Centrafricains ne savent à quel Saint se vouer. Il est temps pour les autorités centrafricaines d’en prendre en main la destinée du pays», a-t-il déclaré.

Francine Evodie Ndemadé, de la Coordination des victimes en RCA qui, son exposé est porté sur la situation critique des victimes en République centrafricaine : cas de la MINUSCA , cas de la MINUSCA , n’a pas manqué de faire une point sur la situation des victimes en République centrafricaine qui est restée sans aucune prise en charge depuis l’avènement de la Séléka jusqu’à l’arrivée des soldats de la MINUSCA qui ne fait qu’empirer la situation aujourd’hui, tout en terminant son message ainsi, «le gouvernement doit tout faire pour protéger les victimes».
Le dernier intervenant, Bienvenu Doumta, Yamari, Juriste de formation, qui est intervenu sur le thème : que fait la MINUSCA face à la réalité actuelle où plusieurs crimes sont enregistrés et sont restés impunité, a rappelé quelques lignes de la loi réglementant le Code Pénale Centrafricain. Et ce dernier a tiré sa conclusion que la MINUSCA n’est pas au-dessus de la loi centrafricaine.

Au cours des débats, les Avocats, des observateurs de la vie sociopolitique, des journalistes qui ont pris part à cette Table Ronde ont condamné unanimement les violations systématiques des droits de l’Homme par la MINUSCA.
Le personnel militaire de la MINUSCA ne peut pas se livrer à la contrebande de marchandises, de ressources naturelles et d’armes et munitions de guerre. En récompense, les Casques bleus de la MINUSCA appuient au jour le jour les groupes de bandits, tout en livrant des armes et des munitions, ainsi que le transport de ces éléments dans leurs véhicules estampillés «UN» jusqu’à leurs bases (le cas du village Tagbara tout récemment entre Bambari et Ippy).
Par ailleurs, il faut rappeler que les soldats de la MINUSCA sont souvent cités dans des assassinats des civils. Malheureusement, ces actes sont restés impunis.

C’est face à cette situation que l’écrasante majorité des participants à cette Table Ronde, ont noté que certains contingents de la MINUSCA sont inefficaces pour faire face à leur mission principale qui est celle de rétablir la paix et assurer la protection des civils en République centrafricaine.
C’est dire que le format du travail de la MINUSCA doit être entièrement repensé à des fins humanitaires. Le chef du bureau d’assistance juridique centrafricain (BAJCA), Dr Kévin Yabada, s’est dit prêt à fournir une assistance juridique gratuite aux victimes de la MINUSCA afin d’obtenir justice !
Saint-Cyr Gbégbé-Ngaina