La localité de Boyo, est un village situé à quelques kilomètres de Bambari, sur l’axe Ippy dans la préfecture de la Ouaka. Entre les 6 et 7 décembre dernier, cette localité a été le théâtre d’affrontements meurtriers entre les éléments de «l’Unité pour la Paix en Centrafrique» (UPC), du tristement célèbre Ali Darassa et une faction de la milice Anti-balaka, dirigée par un certain «général» Sossogué, qui était avec Ali Darassa au sein de la CPC.
Dans un communiqué rendu public aussitôt au lendemain de cet évènement, la MINUSCA a condamné ces violences, et a juré d’en découdre avec ces éléments Anti-balaka qui ont attaqué les positions des ceux de l’UPC dans cette localité. Pour la MINUSCA, les éléments de l’UPC qui ont été tués ne sont que des civils.
Quelques jours après la mise à jour de ce communiqué, la MINUSCA s’est tue. Car, c’était dans cette localité que l’un des bras droits d’Ali Darassa, en la personne de Didier Wangaye qui, dans un enregistrement audio, a promis le feu dévorant aux instructeurs russes et principalement au président Touadéra, a été assassiné par ce groupe d’Anti-balaka.
Ironie du sort ! Pas plus tard, le 27 décembre 2021, la MINUSCA a une fois de plus rendu public un autre communiqué pour faire savoir à l’opinion nationale et internationale que cette mission onusienne a expulsé les éléments de l’UPC dans la localité de Boyo.
Selon le communiqué,«les casques bleus de la MINUSCA ont initié le 25 décembre 2021, une opération d’expulsion d’environ 200 éléments de l’UPC de la localité de Boyo, dans la préfecture de la Ouaka». Et ce communiqué d’ajouter que c’est grâce à l’arrivée des bataillons népalais et mauritanien de la force de la MINUSCA que cette opération a été une réussite. Bref !
Analyse de la situation sur le terrain !
Triste collaboration entre les éléments de l’UPC et le contingent mauritanien de la MINUSCA, il est important de relever au grand jour ! Le village Boyo, est voisin au village Tagbara à 45 kilomètres de Bambari sur l’axe Ippy. A Tagbara principalement, se trouve une base temporaire de la MINUSCA où l’on peut trouver le contingent mauritanien de la MINUSCA. D’après les enquêtes, ce contingent cohabite avec les éléments de l’UPC d’Ali Darassa.
Premier exemple de cohabitation. Au sein de la base du contingent mauritanien de la MINUSCA, se trouve une mosquée fabriquée en bâche entourée de tôle. Cette mosquée sert également aux éléments de l’UPC d’Ali Darassa d’un lieu de prière comme bon leur semble.
Deuxième exemple de cohabitation. Certains des éléments de l’UPC chargent leurs batteries de téléphones et autres appareils de sonorisation au sein de cette base à travers le générateur de la MINUSCA.
Troisième exemple. Certains des éléments de l’UPC dans cette localité deviennent les garçons de course des éléments de ce contingent mauritanien.
Quatrième exemple. Ces éléments échangent dans une même langue, notamment le «Foulbé», parlée par la majorité des peulhs.
Cinquième exemple. Didier Wangaye, l’un des bras droits d’Ali Darassa, tué par cette nouvelle milice Anti-balaka, a élu domicile dans ce village Boyo, alors que c’est une localité est sous contrôle des éléments de la MINUSCA.
Face à ce triste constat, la MINUSCA a annoncé dans un dernier communiqué qu’elle a expulsé plus de 200 éléments de l’UPC du village Boyo. C’est à dire qu’ils étaient en commun accord auparavant. Comment comprendre que le gouvernement centrafricain a déclaré les éléments de l’UPC et Ali Darassa des ennemis de la paix et que la MINUSCA se permet le luxe de dire qu’elle les a expulsés de la localité au lieu de les neutraliser au nom de la paix. N’est-ce pas là une stratégie de déplacer le lieu de la violence à un autre village dans la préfecture de la Ouaka ? Si tel n’est pas le cas, quel rôle joue exactement les contingents de la MINUSCA (mauritanien et népalais) déployés dans cette localité ?
La réponse à toutes ces questions est simple. Cette soi-disant «expulsion» de la MINUSCA n’est que de la poudre aux yeux. C’est tout simplement une stratégie de déplacer la guerre d’une localité à une autre. La MINUSCA, dans son communiqué n’a aucunement souligné si ces éléments de l’UPC sont expulsés avec armes et bagages ou sans armes et bagages. Suivez mon regard !
Cette mission onusienne veut prendre les Centrafricains pour des dupes. Heureusement, la RCA d’aujourd’hui, n’est pas celle d’hier. Ces éléments de l’UPC expulsés par la MINUSCA du village Boyo sur ordre de qui l’on ne sait, seront bientôt neutralisés par les FACA et leurs alliés russes pour que justice soit faite aux noms des Centrafricains innocemment massacrés par ces bandits de grand chemin !
Saint-Cyr GBEGBE-NGAÏNA