Les parents de la petite de 16 ans, Lumière Joie de Sagesse, tuée par le véhicule du contingent Egyptien de la MINUSCA, ont procédé ce samedi 06 novembre 2021 à la cérémonie des obsèques de cette dernière et inhumée au cimetière de Nzila sur la route de Mbaïki. Certaines autorités du pays ont pris part à la cérémonie funéraire. On notait la présence du ministre de la Communication, des Médias et porte-parole du gouvernement, Serge Ghislain Djorie et celle de la Promotion du Genre, de la Protection de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, Margueritte Ramadan.
Lors de cette cérémonie d’obsèques, le niveau de l’émotion des parents de cette victime était insupportable depuis la morgue de l’hôpital communautaire jusqu’au domicile de la victime à Boy-Rabe dans le 4ème arrondissement de Bangui. Ce niveau d’émotion était très élevé, à telle enseigne que les autorités du pays qui étaient présentes lors de ces cérémonies, n’en pouvant pas supporté, ont versé les larmes.
Pour la petite histoire, le lundi 1er novembre dernier, un véhicule du contingent égyptien de la MINUSCA, a tenté de franchir le périmètre de sécurité de la résidence du président Faustin Archange Touadera, dans le 4ème arrondissement de Bangui pour prendre des photos, refusant ainsi sciemment d’obtempérer à l’un des agents de la sécurité présidentielle, a du coup provoqué la réaction de ces agents de sécurité qui ont tenté de tirer en l’air pour les intimider.
Dans leur course effrénée pour rejoindre leur base située à quelques mètres de la résidence du président Touadéra, le bus de ce contingent de la MINUSCA a heurté à mort une fille de 16 ans nommé Lumière Joie De Sagesse. Cette mort soudaine a suscité la colère de presque tous les Centrafricains. Car, ce n’est pas la première fois que les contingents de la MINUSCA donnent la mort aux paisibles populations à Bangui ainsi qu’à l’intérieur du pays.
Et c’est finalement ce samedi 6 novembre que les parents de la victime ont procédé à son inhumation au cimetière de Nzila sur la route de Mbaïki.
Pierre César Cissé, l’un des oncles maternels de Lumière Joie De Sagesse, croisé à la morgue de l’hôpital communautaire témoigne, «Nous avons perdu cette fille qui nous ait très chère. La priorité est d’abord de faire le deuil. La maman de cette fille décédée est ma cadette qui est aujourd’hui très traumatisée par le décès tragique de son enfant. Généralement parmi plusieurs enfants, il y a souvent un qui tienne à cœur soit du papa ou de la maman. Par rapport à cela, nous savons que la justice ne va pas rendre notre enfant. Mais puisque la justice est enclenchée, nous attendons les résultats des enquêtes», a-t-il mentionné.
Cette disparition tragique provoquée par le contingent égyptien de la MINUSCA, reflète un sentiment de désolation, selon le gouvernement représenté par la ministre de la Promotion du Genre, de la Protection de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, Margueritte Ramadan.
«Nous savons que cet incident s’est produit autour de la résidence du président Touadéra qui est une zone protégée. Dans leur fuite suite à des tirs d’intimidation, ils ont fauché cet enfant qui représente un grand espoir pour sa maman et tout son avenir devant elle. Donc, nous compatissons avec la famille. Pour ce faire, les résultats des enquêtes révèleront la vérité. Le gouvernement sera toujours proche de la famille jusqu’à la fin des enquêtes», a rassuré la ministre de la Promotion du Genre, de la Protection de la Femme, de la Famille et de l’Enfant.
Entretemps, devant la caserne du contingent Egyptien de la MINUSCA, située à 550 mètres de la résidence du président, Touadéra à Boy-Rabe, plusieurs conducteurs de taxi-moto ont exprimé leur mécontentement sur plusieurs accidents mortels de circulation provoqués par des véhicules, où ils ont chanté l’hymne national. Sur les cartons et bouts de papiers brandi, on peut lire : «Minusca meurtrier».
La disparition, de cette fille de 16 ans, Lumière Joie De Sagesse, met également en lumière plusieurs autres accidents mortels de circulation occasionnés par des véhicules de la MINUSCA, qui n’ont jamais fait l’objet de justice. Puisse que, les autorités centrafricaines s’attellent à faire la lumière sur cet incident tragique, les Centrafricains attendent de pieds fermes les résultats de ces enquêtes.