Il suffit de regarder les réalités de la crise en face pour comprendre à quel jeu les Nations-Unies s’y prêtent en République Centrafricaine par le truchement de la MINUSCA qui continue de rouler ce peuple longtemps meurtri dans la farine.
En effet, il ne se passe plus un jour sans que la population centrafricaine ne puisse manifester pour dénoncer le comportement passif et la connivence qui existe entre la MINUSCA et les groupes armées en République Centrafricaine. La MINUSCA serait pour le Centrafricain, le quinzième groupe armé du pays. Sinon comment comprendre qu’avec toute l’artillerie que la mission dispose, le mandat robuste qu’elle dispose, elle ne puisse pas faire trembler ces rebelles ? Le mécontentement de la population de Bondiba n’est-elle pas le cri des Centrafricains ? Au regard des multiples plaintes, la MINUSCA ne doit-elle pas revoir sa copie ?
Plus la crise dure, plus le mandat de la MINUSCA est prolongée. Tel est le slogan, l’état d’esprit et le mode de travail de ceux qui sont là que pour nos beaux yeux et qui profitent de leur présence sur le sol centrafricain pour se livrer à des pratiques pas digne d’une mission de paix. La MINUSCA aurait aujourd’hui plusieurs casquettes : importatrice des produits, partenaire privilégié et fournisseur de ces hommes sans foi ni loi. Le quotidien des vaillantes populations du village Bondiba n’est plus à décrire. Le pacte qui aurait été noué entre la MINUSCA et les groupes rebelles ne serait un secret pour personne. Ainsi pour joindre la parole à l’acte et ne pas rester passive et attendre qui sera la prochaine victime des complices de la MINUSCA, la population de Bondiba a décidé de braver la peur, de se lever comme un seul homme et demander non seulement le départ du contingent en place mais aussi refuser l’envoi d’un autre contingent et l’installation d’une nouvelle base à proximité qui ne changera rien dans le quotidien de ce que vit cette population. Il suffit d’une petite attention pour se rendre compte que la population centrafricaine n’a plus confiance à ces soldats de paix devenus acteurs dans le prolongement et la souffrance du peuple centrafricain.