Dans l’après-midi du lundi 1er novembre dernier, les habitants de Bangui ont appris avec tristesse la nouvelle d’un incident qui s’est produit autour de la résidence du président de la République, Pr Faustin Archange Touadéra dans le 4ème arrondissement de Bangui, alors qu’il se trouve actuellement à Glasgow en Ecosse à la conférence sur le climat «COP-26».
A en croire les premiers éléments d’information recueillie sur place, le contingent égyptien de la Minusca, basé à quelques mètres de la résidence du président Touadéra tenté de faire irruption dans la résidence du président de la République, située dans le 4ème arrondissement de Bangui.
Dans leur bus estampillé «UN» de couleur blanche, le véhicule a été considéré comme un véhicule suspect par des éléments de la garde présidentielle qui étaient en faction et très vigilants au moment où le président est actuellement en déplacement àGlasgow en Ecosse.
Ces gardes présidentielles, ne connaissant pas le mobile ou les intentions de ces éléments du contingent égyptien de la Minusca dans leur bus, ont jugé utile d’appliquer immédiatement la légitime défense, en ouvrant le feu sur la cible après avoir demandés en vain d’obtempérer.
En quittant les lieux à grande vitesse, le bus du contingent égyptien de la Minusca a heurté une fille de 12 ans qui a succombé à ses blessures. Le bus a finalement terminé sa course dans la base du contingent égyptien de la Minusca qui est située non loin de la résidence du président Touadéra.
Au lendemain de cet incident, c’est-à-dire le mardi 2 novembre 2021, la Minusca a rendu public un communiqué pour expliquer sa version des faits. Selon le communiqué de la Minusca, «Dix (10) casques bleus égyptiens non armés de l’Unité Constituée égyptienne de la Minusca, ont été blessés par balle, dont deux grièvement».
Et la Minusca de chercher des raisons pour se justifier en déclarant que ce contingent vient fraichement d’arriver à Bangui pour prendre la direction de leur base qui est située non loin de la résidence du président de la République, Pr Faustin Archange Touadéra dans le 4ème arrondissement.
Par contre, le gouvernement a également rendu public un communiqué ce mercredi 3 novembre pour d’abord regretter l’incident qui s’est produit le 1er novembre dernier à 14 heures 30 aux environs de la résidence du président Touadéra.
Ensuite, le gouvernement a profité de l’occasion pour présenter les faits : «Trois (03) minibus de la Minusca rentraient de l’aéroport Bangui-M’poko en convoi unique à leur base située non loin du domicile du président de la République, chef de l’Etat. Un des bus se serait égaré. Le chauffeur qui semblait ne pas connaitre le chemin se retrouve dans le dernier périmètre interdit, zone de sécurité de la résidence du président de la République. Dans le véhicule les occupants prenaient des photos de la résidence à quelle fin nous ne savons. La garde présidentielle s’en rend compte et tente d’interpeller le chauffer qui refuse d’obtempérer en prenant la fuite. Dans sa course effrénée, il heurte mortellement une jeune fille en la trainant sur plus de vingt (20) mètres. Les éléments de la sécurité présidentielle ayant aperçu la fille sous le bus auraient fait des tirs de sommation en l’air ainsi que dans les pneus du véhicule pour le stopper mais en vain. Malheureusement, ces tirs auraient occasionné des blessés dans le bus de la Minusca», a relaté le porte-parole du gouvernement, Dr Serge Ghislain Djorie.
Pour sa part, le porte-parole de la présidence de la République, a également réagi et confirmé la version donnée par le porte-parole du gouvernement, Serge Ghislain Djorie. Selon Albert Yaloké Mokpème, les éléments de ce contingent égyptien de la Minusca ont pris leur bus et sont allés juste à l’entrée de la résidence du président de la République et prennent des images. Alors que cela est interdit.
L’argument qu’a avancé la Minusca n’est pas convaincant, en ce sens que la question qui taraude dans l’esprit de plusieurs observateurs de la vie sociopolitique est de savoir pourquoi parmi ces trois bus de la Minusca qui ont quitté l’aéroport Bangui-M’poko, un a été égaré ? Pourquoi ces nouveaux éléments du contingent égyptien de la Minusca sont partis directement prendre des images de la résidence du président de la République, alors qu’il ne se trouve pas au pays ? Existerait-il un plan dans ce sens à travers cette prise de ces images ?
Au regard de cet incident qui vient d’être enregistré, plusieurs Centrafricains ont signifié que la Minusca n’est pas à sa première forfaiture. Cet incident vient s’ajouter à plusieurs autres actes posés par cette mission onusienne sur le territoire centrafricain.
Les autorités centrafricaines ont tout intérêt à faire la lumière sur cette affaire à travers une enquête judiciaire dans le souci de situer les responsabilités.