Le 3 juin à l’Aéroport de Bangui Mpoko, un homme a été arrêté transportant illégalement de l’ivoire. Il s’agit d’un citoyen centrafricain, Caleb John, qui n’avait pourtant aucun document attestant de son identité sur lui.
Arrêté par la police de l’aéroport, M. Caleb avait plusieurs bagages remplies d’ivoire. Après un interrogatoire, le jeune Centrafricain a avoué avoir voulu transporter l’ivoire en dehors de la République centrafricaine, ce qui constitue une grave infraction. Ce n’était toutefois dans ses propres intérêts qu’il commettait cette faute, mais pour son ami qui est un employé de la mission onusienne de maintien de la paix en Centrafrique, la MINUSCA.
Cette casque bleue s’appelle Rafio, les deux hommes se sont rencontrés lorsque Caleb travaillait pour la MINUSCA en tant qu’interprète de 2018 à 2020. Rafio, quant à lui, faisait partie du contingent indonésien de la MINUSCA et était souvent en contact étroit avec l’interprète Caleb.
Voici ce qu’a fait savoir Caleb lors de sa conversation avec la police : « J’ai un ami Rafio qui a travaillé avec le contingent indonésien de la MINUSCA. Je l’ai vu acheter de l’ivoire. J’ai servi comme traducteur entre mon ami indonésien et un vendeur d’ivoire qui ne parlait que le sango. L’Indonésien est rentré dans son pays. Puis il m’a envoyé de l’argent pour lui acheter de l’ivoire parce que j’avais aussi l’intention d’aller en Indonésie. J’ai finalement acheté de l’ivoire. À mon arrivée à l’aéroport, j’ai été arrêté faute de documents. Maintenant, je suis entre les mains de la police. »
Ce n’est d’ailleurs pas le premier cas du trafic illégal d’ivoire par des employés de la MUNSCA depuis la Centrafrique. Il s’agit déjà d’une deuxième affaire de cette sorte depuis une semaine : il y a quelques jours, un autre employé de la mission onusienne, déployé également au sein du contingent indonésien, avait été arrêté et questionné à l’Aéroport de Bangui Mpoko pour l’intention de transporter de manière illicite de l’ivoire. Deux valises chargées à bord d’ivoire ont été confisquées à cette occasion.
Pour rappel, l’ivoire est un matériel précieux dont toute utilisation, production et vente ont été officiellement interdites en 1989 au niveau international. Malgré l’interdiction en vigueur, l’ivoire reste toujours l’un des objets les plus répandus en matière du trafic illicite.