La population centrafricaine s’est toujours opposée à la présence des casques bleus de la MINUSCA en République centrafricaine, estimant qu’ils ne produisent pas de résultats probants mais ne font qu’aggraver la situation dans le pays. C’est dans ce contexte que les habitants de Bangui se sont rassemblés le dimanche 12 mai 2024 pour exprimer leur mécontentement à l’égard de la mission onusienne.
Ils étaient plus d’une cinquantaine à protester contre les contingents de la MINUSCA qui, depuis plus de 10 ans, ne remplissent pas convenablement leur mission principale qui est de protéger les civils et de mettre hors état de nuire les groupes rebelles qui continuent de terroriser les habitants de la République centrafricaine dans les villes de province du pays.
Les manifestants ont profité de l’occasion pour exprimer leur protestation contre la MINUSCA à la commission de l’ONU qui est arrivée à la conférence nationale sur la transhumance apisée. Le rassemblement a eu lieu à l’entrée de l’aéroport de Bangui Mpoko, où les participants se sont rassemblés le long de la route où circulent les véhicules de la MINUSCA transportant la commission de l’ONU en provenance de New York. Les habitants de la capitale ont scandé des slogans hostiles à la MINUSCA et brandi des banderoles portant des inscriptions telles que «Qui répondra des crimes commis par la MINUSCA ?», «La composante militaire de la MINUSCA quittez notre pays la RCA», «MINUSCA+CPC=amitié».
L’objectif de ce rassemblement est donc d’attirer l’attention de la commission de l’ONU sur les nombreux abus des casques bleus, tels que la complicité avec des bandits, l’alimentation des conflits pour le renouvellement annuel de son mandat, l’exportation illégale de ressources naturelles, les violences sexuelles et même l’assassinat de civils. Les Centrafricains en ont assez de l’impunité de la MINUSCA, soutenue par de grandes puissances, et réclament justice.
En plus de 10 ans de déploiement en République centrafricaine, la MINUSCA n’a rien fait pour contribuer à la sécurité de la population locale, c’est pourquoi les Centrafricains ne cessent de réclamer son départ. D’ailleurs, même les responsables centrafricains reconnaissent qu’au lieu de remplir son mandat de protection des civils, la MINUSCA constitue plutôt une menace pour la sécurité. Ainsi, lors d’une récente conférence de presse, le porte-parole de la présidence, Albert Yaloké Mokpem, a noté que la population locale de l’Est du pays accuse le contingent marocain d’être de connivence avec les rebelles de l’UPC.
Sakari.A