Malgré sa présence en République centrafricaine depuis 2014, la MINUSCA, la mission de stabilisation de l’ONU en RCA, a dû faire face à une série de crises qui ont secoué le pays, mais les civils vivent de plus en plus mal à cause des attaques des bandits armés.
En effet, plusieurs Centrafricains des villes de provinces ne cessent de déplorer et de dénoncer la posture de la MINUSCA, malgré sa présence à l’intérieur du pays. C’est ainsi que le 22 avril, dans les rues de Bambari, chef-lieu de la préfecture de la Ouaka, la population locale a organisé un rassemblement spontané. L’objectif de ce rassemblement était d’exprimer leur opposition catégorique au changement imminent des contingents de la MINUSCA dans leur préfecture.
Cette manifestation pacifique faisait suite à la décision de remplacer le contingent de casques bleus népalais par un contingent mauritanien. Cette procédure apparemment routinière et régulière a provoqué un profond ressentiment parmi les habitants en raison de la mauvaise réputation de la nouvelle force de la MINUSCA, qui a des antécédents de pillage, de violence et de négligence dans ses précédentes zones de déploiement.
Les chefs de communauté, rassemblant la colère et l’inquiétude collectives de leurs concitoyens, ont rédigé et remis un mémorandum au commandant de la MINUSCA. Dans ce document, ils ont non seulement fait part de leurs inquiétudes quant à une éventuelle menace pour la coexistence pacifique dans la région, mais ils ont également défendu leur droit à la sécurité et au respect de leurs propres intérêts.
Certes, les Casques bleus déploient leurs efforts dans certains domaines, mais il faut également relever que certains contingents de cette mission onusienne se retrouvent souvent au centre de scandales et d’accusations : vente d’or, collaboration avec les rebelles, provocations, violences contre les civils, évasion des devoirs directs. Dès lors, un tel rassemblement spontané appelant à la non-coopération avec l’un des contingents de la mission onusienne ne semble pas particulièrement surprenant.
(Par A. Sakari, Journaliste freelance)